Austérité à l'UB !

La rentrée universitaire est placée sous le signe de l'austérité et de la dégradation des conditions de travail à l'Université de Bourgogne.

Ainsi, les capacités d'accueil ont été réduites dans certaines formations. C'est le cas dans le département de Psychologie qui a limité l'effectif de L1 à 500 étudiants pour l'année prochaine. C'est aussi prévu en STAPS (vote prochainement). Cette limitation va à l'encontre d'un service public de l'enseignement supérieur de qualité ainsi que des ambitions affichées de la ministre sur la réussite en licence.

La réduction du nombre de Masters entamée l'année passée se poursuit. Le président Bonnin annonce d'ores et déjà une aggravation avec la création de la communauté d'universités. Certains Masters proposés actuellement par les deux universités ne seraient plus ouverts prochainement que sur l'un des deux sites, pour des raisons budgétaires.

L'année dernière, sous ces mêmes contraintes, des collègues se résignaient à modifier les maquettes afin d'y placer des TD au lieu de CM, pour conserver une offre correcte de parcours pour les étudiants. Il est à prévoir une aggravation de ces situations cette année et l'année prochaine. Le SNESUP rappelle que les taux et volumes horaires des enseignements sont fixés par le contrat quinquennal.

Par ailleurs, 27 postes d'Enseignants-Chercheurs seront gelés à la rentré 2014 (donc 27 postes ne seront pas publiés cette année). Il s'agit de départs non remplacés, pour effectuer des économies. A la place, des vacataires sont embauchés pour assurer les cours, des collègues font des heures supplémentaires et l'argent ainsi "économisé" est utilisé pour des dépenses de fonctionnement1.

Des postes de MCF sont également transformés en postes de PRAG ou PRCE, diminuant d'autant l'activité de recherche de l'Université.

L'UB n'est pas la seule dans cette situation, puisque cette austérité est organisée par le gouvernement. Lire à ce sujet le communiqué du SNESUP sur le budget 2014.

Nous invitons tous nos collègues à indiquer comment cette politique d'austérité se concrétise dans leurs composantes ou leurs laboratoires, soit dans les commentaires ci-dessous, soit en nous contactant.

De plus, le SNESUP organise avec l'UNEF (Union Nationale des Etudiants de France) une rencontre sur l'austérité dans l'Enseignement Supérieur et la Recherche (ESR) le lundi 25 novembre, de 12h30 à 14h. Plus d'informations prochainement.

Inquiétudes avec la future communauté d'universités

La réforme Fioraso "LRU2" oblige2 les universités à fusionner ou à se regrouper dans une "communauté d'universités et d'établissements". C'est cette seconde forme de regroupement que les présidents des Universités de Bourgogne et de Franche-Comté ont annoncé avoir choisie sans aucune concertation avec le personnel.

Dans ce nouveau type d'établissement, les CA des deux universités décident des compétences et des formations mises en commun dans une nouvelle entité, la "communauté", dotée de son propre CA.

Les statuts de cette communauté ne sont pas encore connus. Le SNESUP émet des inquiétudes sur la composition de ce futur CA et sur la représentation des personnels en son sein.

Quels que soient les futurs statuts, cette réorganisation du paysage académique laisse craindre:

  • la fermeture de formations et tout particulièrement de celles qui ne seront pas adossées à des laboratoires d'"excellence",
  • une spécialisation des sites délocalisés, dans laquelle certaines formations seraient rapatriées à Dijon. Cette spécialisation entraînerait également une diminution des choix de formations pour les jeunes,
  • des mutations plus ou moins volontaires des agents.

Nous invitons l'ensemble des personnels de l'UB à nous faire part des menaces potentielles que le rapprochement des deux universités peut faire peser sur leurs conditions de travail, soit dans les commentaires ci-dessous, soit en nous contactant.

Le SNESUP organise avec l'UNEF une rencontre sur les regrougements d'établissements dans l'ESR le lundi 18 novembre, de 12h30 à 14h. Là aussi, plus d'informations seront communiquées prochainement.

... et sur les statuts des Enseignants-Chercheurs

Ces inquiétudes sont d'autant plus fortes que l'actuel projet de décret de modification des statuts des enseignants-chercheurs ne supprime pas la modulation des services, introduite en 2009, et autorise l'affectation de personnels sur plusieurs établissements de la même communauté d'universités et d'établissements, aussi éloignés soient-ils géographiquement.

Par ailleurs, ces nouveaux statuts laissent craindre également la remise en cause d'une gestion nationale des carrières, récemment illustrée par les attaques répétées contre le CNU. Voir à ce sujet des transparents d'analyse de la CP-CNU.

Le SNESUP organisera également une troisième rencontre sur le projet de modifications des statuts.


1 Il s'agit du principe de fongibilité asymétrique: l'argent pour les postes (gelés) peut être utilisé pour le fonctionnement (chauffage, etc.), mais l'argent de fonctionnement ne peut être utilisé pour des postes supplémentaires. Avec les nouvelles charges que doivent assumer les universités sans que la dotation de l'état ne suive, geler des postes permet de ne pas être en faillite.
2 Cf. Art. L. 718-2 du texte de loi:

Lorsqu’un établissement public d’enseignement supérieur est structuré en plusieurs implantations régionales, il doit appartenir à au moins un regroupement mentionné au 2o de l’article L. 718-3. Il peut conclure pour chacune de ses implantations une convention d’association avec une communauté d’universités et établissements.