Le 25 avril dernier, le président Bonnin adressait une lettre aux personnels de l'UB pour annoncer de nouvelles restrictions budgétaires.

Rappelons-nous du bilan du président-futur-candidat Bonnin dans lequel il se targuait d'avoir «sécurisé le budget de l'uB»... Souvenons-nous aussi d'un fond de roulement trop important permettant à l'Etat de faire les poches de l'université.

Dès la première phrase, le président Bonnin se dédouane: ces contraintes viennent d'un «contexte national difficile»1. Par la suite, il indique que les difficultés sont également dues à l'augmentation du point d'indice, une rénovation de grilles indiciaires et le Glissement Vieillesse Technicité, c'est-à-dire des acquis pour les personnels.

Si dans les faits ces éléments augmentent en effet les dépenses, le président Bonnin serait bien inspiré d'aller au fond des choses en dénonçant un manque de soutien de l'Etat concernant l'Enseignement Supérieur et la Recherche et en œuvrant au sein de la CPU ou auprès du ministère pour une réduction de la créance du Crédit Impôt Recherche.

Contrairement aux PME, les grandes entreprises détournent de façon persistante une part importante du CIR de son objectif d’accroissement des dépenses de R&D. On peut ainsi estimer que 6Md€ sur les 15Md€ perçus n’ont pas été utilisés dans l’objectif affiché d’accroître les dépenses de recherche des entreprises de plus de 500 salariés. Le montant du CIR aujourd'hui est plus du double du budget du CNRS.

S'arrêter à ces arguments financiers imposés permet de dire qu'il n'y a pas d'autres choix que réduire la voilure, alors qu'agir pour une autre politique ambitieuse pour l'Enseignement Supérieur et la Recherche est possible. Permettons-nous alors de suggérer au président Bonnin un moyen assez simple de faire des économies en réduisant le nombre de vice-présidents, chargés de mission et autres conseillers spéciaux, pour limiter le versement des primes associées.

En fait, c’est exactement l’inverse qu’il fait puisqu’il souhaite faire passer le nombre maximum de vice-présidents de 12 à 16, ce que le CT a refusé à l’unanimité le 9 mai dernier ; autrement dit, alors qu’il demande à tous de faire des économies (moins d’ATER, moins d’heures complémentaires...), le président Bonnin multiplie les dépenses pour son cabinet.

La liste de ces fonctions est déjà pléthorique et on peut s'interroger sur la pertinence de nombre d'entre elles. Pour rappel ou information, voici cette liste, sans les vice-présidents élus obligatoires (CA, CE, CFVU):

Ouf ! Ajoutons enfin que les primes associées à ces fonctions sont en moyenne de 2991€ par année et par personne...


1 C'est-à-dire, sans langue de bois, la politique d'austérité que nous dénonçons depuis des années.