Ci-dessous le texte de notre réponse au message du 7 juillet 2014 que le Président Bonnin a adressé aux personnels de l'Université de Bourgogne.


Monsieur le Président,

La loi LRU, la loi sur l'Enseignement Supérieur et la Recherche (ESR), la mise en place des Responsabilités et Compétences Elargies (RCE), la gestion de la masse salariale, les plafonds d'emplois ont mis l'ESR dans un état de grande pauvreté entraînant les établissements d'enseignement supérieur vers le dépôt de bilan, mettant en péril l'ensemble du service public d'ESR, sauf à faire appel à des financements privés ou à des augmentations des droits d'inscription. Aujourd'hui la presque totalité des universités est en déficit. 

Le SNESUP a averti la communauté dès 2007, sur les conséquences à court terme de la LRU.  9 élus sur 10 au CTP de l'université de Bourgogne  (FSU, UNSA, FO) ont voté unanimement contre le passage aux RCE en dénonçant, entre autres,  l'absence de prise en compte du GVT. Des assurances concernant la compensation du GVT nous avaient alors été données par l'équipe présidentielle précédente à laquelle vous apparteniez en tant que VP Finances, des assurances données à tort comme nous le disions déjà à l'époque.

L'état et le gouvernement font des choix politiques qui ne vont visiblement pas dans le  sens du bien commun : d'un côté, le Crédit Impôt recherche de 6 milliards alloués aux entreprises sans contrepartie  (alors que 1% de ce montant permettrait de créer 1000 emplois dans l'ESR), le pacte de responsabilité de plus de 40 milliards alloués encore aux entreprises sans plus de contrepartie,  et de l'autre côté le gel du point d'indice et des menaces sur l'avancement d'échelon des fonctionnaires.

Les regroupements à marche forcée contre la volonté  des personnels, comme les COMUE et en particulier celle que vous appelez de vos voeux sans ouvrir le moindre débat, vont enfoncer encore un peu plus les personnels universitaires et les étudiants dans un gouffre sans fond, accentuant encore la précarité, dégradant l'avenir et la qualité des  formations, éloignant encore plus l'université pluridisciplinaire de Bourgogne des territoires et des populations.  L'excellence pour tous des formations et de la recherche, à laquelle chacun de nous aspire, s'éloigne un peu plus chaque jour pour ne concerner bientôt que le plus petit nombre possible.

Pour en revenir à vos mesures, il est hors de question que les étudiants et les personnels supportent les conséquences de ces politiques ni celles de la crise financière dont ils ne sont en rien les responsables. Il est d'autre part pour le moins étrange  de culpabiliser les rares contractuels qui ont enfin pu être titularisés. Monsieur le Président, prenez vos propres responsabilités en constatant que  les personnels pas plus que les étudiants,  ne sont nullement coupables de la situation.

Nous vous rappelons également que le contrat d'établissement a été signé pour 5 ans et qu'il ne peut en aucun cas être modifié unilatéralement en remplaçant par exemple des CM en TD ou le contraire, ou en  diminuant les heures prévues dans le contrat pour une formation.

Monsieur le Président, il est encore temps de réagir : en signant la lettre demandant la reprise par l'Etat de la gestion de la masse salariale comme l'ont fait plusieurs présidents d’université, en rejoignant le grand mouvement  sur le problème de l'emploi scientifique, en renonçant  à la COMUE UBFC  et en ouvrant un grand débat public avec les représentants syndicaux des personnels, etc. Autant de mesures qu'il serait nécessaire et urgent de reprendre à votre compte.