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Communiqué des syndicats FSU et CGT
Les personnels de l'université de Bourgogne sont actuellement soumis à un plan d'austérité sans précédent mis en œuvre par son président Alain Bonnin.
Ainsi, au moins 35 CDD ne seront pas renouvelés en septembre sans qu'il soit possible de connaître les chiffres exacts. Par ailleurs, de nombreux postes seront gelés (au moins 15 postes d'ATER, mais aussi des postes d'enseignants-chercheurs et de BIATSS). Enfin, alors que le nombre d'étudiants augmente comme partout en France, il est demandé aux responsables de formations de supprimer au moins 35.000 heures d'enseignement (sur 450.000, soit une baisse de presque 8% si l'on calcule à effectifs constants alors que la réalité est toute autre) à la rentrée prochaine.
Ces coupes mettent en péril les missions d'enseignement supérieur et de recherche de l'université.
De plus, la méthode appliquée par la «gouvernance» de l'université est d'une violence extrême. Ainsi, des personnels apprennent par un simple courrier dans leur casier que leur contrat n'est pas renouvelé, d'autres sont dans l'incertitude, recevant des informations contradictoires, d'autres encore reçoivent une proposition d'intégration «sous réserve» après une notification de fin de contrat... La suppression de postes d'ATER met en péril les travaux de jeunes chercheurs.
Quant aux personnels restants, ils sont contraints à assumer, en plus des leurs, les tâches de leurs collègues non renouvelés.
Le 5 juillet, rejointe par le SNASUB-FSU et le SNESUP-FSU, la CGT a appelé à la grève et un rassemblement en soutien aux personnels non renouvelés. Une conférence de presse s'est tenue devant la maison de l'université.
Environ 150 personnes ont répondu à l'appel, forçant le président à recevoir une délégation de personnels, titulaires et non titulaires, BIATSS, EC et étudiants.
Lors de cette entrevue, la délégation a exigé des chiffres précis concernant les non-renouvellements de contrats. Elle a également dénoncé la gestion inhumaine des personnels par la direction. Enfin, elle a protesté contre les mesures d'austérité.
Le président Bonnin, qui s'est bien gardé de signer la récente tribune de 24 présidents d'université «Universités : chronique d’une crise annoncée», a expliqué qu'il était impuissant face au manque de soutien de l'Etat. Rappelons que les organisations syndicales ont depuis longtemps demandé au gouvernement 1 milliard d'euros supplémentaires pour les universités (besoin évalué par Thierry Mandon lui même !).
La délégation n'a pu obtenir des chiffres précis, le président se contentant de justifier ces non-renouvellements par la charte des contractuels, imposée contre l'avis du comité technique et limitant à trois ans les renouvellements de contractuels. Cependant, il se garde bien d'appliquer le reste de la charte concernant l'accompagnement de fin de contrat. La seule solution qu'il a évoquée est le doublement ou le triplement des frais d'inscription pour les étudiants1, indiquant même que ce serait "indolore pour les familles" ! Le président oublie sans doute que tout le monde ne touche pas le salaire ni les primes d'un président d'université. Une telle augmentation des frais d'inscription constituerait une remise en cause de la démocratisation de l'enseignement supérieur.
D'autre part, la Présidence, lors de cet entretien a averti que ces mesures ne concernaient que l'année budgétaire 2016 et que de nouvelles mesures devraient être prise en 2017.
Le président refuse de mener une politique qui maintiendrait les moyens nécessaires en personnels à l'université afin qu'elle puisse assurer ses missions, quitte à mettre les comptes dans le rouge pour placer l'Etat devant ses responsabilités. Il souhaite sans doute assainir artificiellement les comptes de l'université, condition nécessaire pour obtenir la dévolution du patrimoine, dossier dont il a fait le projet central de son mandat, comme il l'annonçait dans un interview à News Tank Education le 7 juin dernier:
La priorité va ainsi au bâti plutôt qu'aux femmes et aux hommes de l'université.
Il est vrai que les président·es de l'université ont toujours suivi avec zèle les incitations du gouvernement ayant pour effet de détruire petit à petit le service public d'ESR pour des motifs purement financiers. Cette fois encore, les demandes de coupes inouïes et insensées dans les maquettes de formations (-8.000 heures, soit -20% en sciences) ne prennent aucunement en compte l'augmentation démographique des étudiants, dont les conditions d'études vont être fortement dégradées (augmentation des effectifs par groupe de TP/TD, moins d'heures de cours, formations fermées, ...).
Si le président veut, comme il le dit, «éviter les situations humainement dramatiques» (cf. son courrier du 5 juillet), il serait bien inspiré de changer de politique. Dans le cas contraire, il sera responsable de la dégradation des conditions de travail et des accidents qui risquent de survenir, comme en septembre dernier.
La CGT et la FSU invitent tous les personnels à intervenir au CA du vendredi 8 juillet à 12h pour faire entendre leur conviction que cette politique désastreuse pour les personnels comme pour l'université doit être corrigée au plus vite.