A l'UB | Liens |
Dossiers | FAQ |
Nos élus | Agenda |
Contacts | Ailleurs |
Nos universités, Bourgogne et Franche-Comté, nos écoles AgroSup Dijon, ENSMM, sont entrées dans une phase d’austérité budgétaire dont personne ne connaît le terme et qui n’obéit à aucun principe d’arbitrage public et commun (entre départements, entre composantes, entre Dijon et Besançon). Selon qu’il s’agisse de formations à petits effectifs, de départements souffrant de sous-encadrement, qu’il y ait ou non possibilité d’auto-financement, que l'on prépare ou non des concours…, les enjeux ne sont pas les mêmes pour tous-tes et sous l’effet des fortes pressions, diverses « solutions », toutes inacceptables, sont inventées.
Au moment de procéder à de nouvelles mesures d’austérité pour la rentrée prochaine, il est crucial de rappeler que ces « solutions » doivent respecter le cadre légal du travail à l’université, les droits des étudiants-es et ceux de toutes les catégories de personnels. Cette cure d’austérité porte atteinte au sens et à la nature de notre travail. Elle obscurcit l’avenir de l’université. Plus que jamais, la justice et la solidarité sont notre seul recours.
Nous tenons donc à rappeler les aspects suivants:
- Les effectifs d’un Master ne peuvent justifier le sous-paiement d’heures CM en heures TD. Deux décisions des Tribunaux Administratifs de Lyon et de Paris confirment cette illégalité. TD et CM correspondent à des réalités pédagogiques distinctes.
- Si des CM sont dédoublés ou répétés, ils doivent être rémunérés sur la base d'un CM et non, pour le CM qui serait assuré « en second », en TD.
- Ces problèmes ne se poseraient pas s’il y avait des postes d’enseignants en nombre suffisant et si les présidences ne « gelaient » pas les postes dont elles disposent. Depuis 2009, on constate une baisse de 1141 postes de maîtres de conférences et de professeurs ouverts au recrutement.
Nous invitons les collègues qui subissent des pressions incessantes à rester vigilants-es face à des solutions qui dégradent la valeur de leur métier et celle de l’université. Au-delà de la dégradation de nos statuts, fortement menacés par les récentes déclarations de la Conférence des Présidents d’universités, de nos conditions de travail, le résultat sera aussi la dégradation des conditions d'enseignements pour les étudiants-es dont les diplômes seront alors dépréciés, les handicapant incontestablement dans leurs futurs projets professionnels.
Ainsi une récente décision de l'université de Franche-Comté fait passer les UE de master comptant moins de 10 étudiants-es inscrits-es à un ratio 20% CM / 80% TD, sous peine de devoir supprimer la formation. Par contre, dans les formations de licence à forts effectifs, les demandes d’augmenter le ratio de TD se voient opposer des refus catégoriques et des arguments du type « Utilisez les pédagogies innovantes ». Le chantage dans un cas et la culpabilisation dans l’autre sont utilisés pour nous faire accepter une dégradation des formations, désormais prises en otage d'une autre finalité : la réduction des « coûts ».
À l’école AgroSup Dijon, des « cours intégrés » ont été introduits dans les maquettes sans qu’on sache à quel cadre légal ils correspondent. Certaines licences professionnelles co-accréditées avec l’UB - en négociation actuellement - ne comprendraient plus que des cours intégrés.
Céder aux pressions entraîne tous les personnels dans une spirale de dégradation des conditions de travail, de l’accueil et de la formation des étudiants-es. L’université est coincée dans un cercle vicieux par lequel on lui retire de plus en plus de moyens, au motif qu’elle serait sous-performante, après qu’on a méthodiquement détruit toutes les conditions de sa réussite. Rappelons par ailleurs que la CPU milite activement pour faire éclater le cadre légal du temps de travail des enseignants-es-chercheurs-euses. Nous appelons à un débat sur une véritable politique d’avenir pour l’ESR : récupération d’une partie du crédit impôt recherche, engager des choix stratégiques pour une université durable, ou une véritable « soutenabilité » qualitative, sur l’invention de solutions légales, justes et réellement durables.
Nous invitons chacun-e à faire remonter les dysfonctionnements dont il ou elle est témoin aux organisations syndicales qui les porteront à la connaissance du CNESER chargé d'examiner, le 22 mars, les formations de nos deux établissements.