Les informations sur le rapprochement toujours plus étroit et inquiétant de notre université avec les intérêts économiques privés et le patronat se multiplient et nous les dénonçons avec force.

Ainsi, il est des discours dont la similitude laisse peu de doute sur le partage d'une même vision, en l'occurrence celle d'une université au service des entreprises privées:

«[...] l’heure n’est pas aux polémiques mais bien au travail concerté sur les nouvelles maquettes de l’offre de formation 2017-2022. Qui peut penser que les formations ou pédagogies d’hier doivent rester figées, inchangées, ou inversement que les formations et la pédagogie de demain seront identiques à celles d’aujourd’hui ?»
Alain Bonnin, «Message à la communauté universitaire», 16 décembre 2016
«Aujourd’hui, l’éducation nationale et l’enseignement supérieur poussent très souvent des formations qui ne correspondent pas aux besoins des entreprises et aux métiers du futur. Il faut inverser cette tendance et concevoir des formations à partir de nos besoins, dans les filières du futur.»
Pierre Gattaz, décembre 2013, cité dans [3] (page 93)

Mais ce n'est pas tout. Nous savions que cette proximité s'est également concrétisée à Dijon le 8 septembre 2016, lorsque le MEDEF tenait son université d'été sur le campus de l'Université de Bourgogne.

Cerise sur le gâteau, l'Université de Bourgogne a payé le MEDEF 10.000€ pour qu'il tienne son université d'été sur le campus dijonnais, en contrepartie de quoi il «communiquera sur nos formations». Voir ce document approuvé par l'équipe dirigeante lors du CA du 27 mars.

Cette soumission du service public de l'université au patronat est intolérable. Elle est symptomatique des dérives actuelles, entre «promotion de l'entrepreneuriat», «adéquation des formations au marché» et compétition accrue entre les établissements et les personnels. Et en cette période d'austérité imposée, ce don est tout simplement scandaleux !

Dans la même veine, signalons également le nouveau «Pôle Ingénierie et Management» de l'UBFC. Celui-ci sera «gouverné» par un Comité d'Orientation Stratégique (COS) composé de 3 chefs d'entreprises, 1 représentant du MEDEF (encore!) ou de l'UIMM, 1 représentant des collectivités territoriales et 1 scientifique «international». Aucun représentant des personnels ou des étudiants. Ce COS définira les objectifs du Pôle, que le Comité de Pilotage, présidé par le président de l'UBFC, devra atteindre.

On ne peut plus clairement soumettre l'UBFC aux désirs du patronat.

Le 27 mars, en Conseil d'Administration, des élus nivernais ont souhaité rencontrer le président Bonnin à propos de la création d'une première année PACES à Nevers. Le Président Bonnin leur a fermé les volets de la salle au nez, avant de leur envoyer le service d'ordre. Ainsi l'oreille des serviteurs du patronat semble surtout attentive à la voix de leur maître.

Face à ces choix de la présidence en faveur d’une vision managériale et court-termiste de l’université et de la recherche, soumises aux forces économiques, nous réaffirmons la nécessité d’un enseignement et d’une recherche libérée des tutelles économiques. Nous demandons en conséquence à la présidence de notre université de s’expliquer sur ces choix devant la communauté universitaire.

SNESUP-FSU - SUD Education - FERC-Sup CGT