Il semble que certains concepts comme la démocratie, la négociation, la concertation, l'écoute, soient si peu naturels pour la direction de l'UB que cette dernière ait toutes les difficultés du monde à les comprendre. Au contraire, deux concepts semblent bien maîtrisés: la sourde oreille et la chambre d'enregistrement.
Ainsi, dans une lettre ouverte au président Bonnin le 17 octobre, nous demandions que la réflexion sur l'avenir des services de reprographie implique non seulement les personnels des services concernés mais également les utilisateurs de ces services. Rien de compliqué ni d'extraordinaire, juste un minimum d'écoute et de consultation pour espérer adopter la meilleure solution.
Il a fallu tout de même 10 jours (le 27 octobre) au président Bonnin pour... ne pas nous répondre, se contentant de nous dire de nous adresser au directeur général des services. Nous avons donc envoyé le 29 octobre un message à ce dernier, en précisant bien que nous ne souhaitions pas faire partie du groupe de travail mais demandions que la démarche soit conçue pour tenir compte des avis des usagers des reprographies. Le 7 novembre, M. Helleu nous a répondu... qu'il transmettait notre message à la responsable du groupe.
A ce jour, notre demande, pourtant simple et légitime, d'implication des personnels à la réflexion sur les services de reprographie n'a donc reçue aucune réponse, et surtout aucune garantie.
Lors du Conseil d'Administration (CA) du 25 septembre,un élu a lu une déclaration en début de séance pour expliquer pourquoi de nombreux élus refusaient de siéger lors de ce CA, comme annoncé dans ce communiqué. Cette déclaration n'apparaît tout simplement pas dans le verbatim !
Et le président Bonnin de se féliciter lors de cette séance (page 19):
En effet, on est bien, tellement bien dans le confort de l'entre-soi, quand aucune question ni aucune réflexion ne viennent perturber le rituel d'enregistrement des décisions de la direction. Décisions pourtant politiques mais qui ne seront pas discutées, rabaissées à des questions purement techniques. La déclaration liminaire des élus constituait pourtant un avertissement clair de la dérive réduisant ces conseils à des chambres d'enregistrement, sans réel débat.
Ces deux exemples, parmi d'autres, sont emblématiques du mode de «gouvernance» de l'UB, une gestion managériale, encouragée par les réformes de ces dernières années et que le gouvernement veut accentuer prochainement, si l'on en croit les idées des inspirateurs de son programme pour l'ESR, comme par exemple la contribution de Robert Gary-Bobo révélée dans les «Macron-Leaks», où l'on peut lire:
« | Il faudrait de vrais conseils d’administration (CA) [...] composé[s] pour l’essentiel de membres extérieurs rémunérés, avec un président qui est un manager professionnel de l’enseignement supérieur (pas forcément choisi parmi les professeurs de l’université). Mais il faut contrebalancer ce pouvoir exécutif : il faut donc un vrai sénat académique réunissant les professeurs titulaires (et eux seuls : car il faut désyndicaliser les universités) | » |