Alors que la loi autorisant la sélection et modifiant le code de l’éducation n’est même pas encore votée par la représentation nationale (passage au Sénat à partir du 7 février 2018), le gouvernement entend dès à présent mettre en place le «Plan Étudiant» et la plateforme «Parcoursup».

Cette réforme fait suite à celles de Jean Lecanuet en 1967, d’Alice Saunier Seïté en 1976 et d’Alain Devaquet en 1986 pour restreindre l’accès des bacheliers à l’enseignement supérieur, et par là même limiter l'investissement de l’État.

Chaque fois, des mobilisations massives ont permis de maintenir une université ouverte à tous les bacheliers.

Pour réussir là où les précédentes tentatives ont échoué, le gouvernement impose un rythme effréné, au mépris du Parlement et du travail complexe du personnel des universités dans l'élaboration des contenus et conditions de formation en licence1.

Cette réforme menée de manière anti-démocratique aurait des effets désastreux pour les bacheliers 2018, qui essuyeraient les plâtres d'une réforme dont même la très modérée Conférence des présidents d'université s'accorde à dire qu'elle est bâclée: «les contraintes de calendrier ne nous permettront pas de concevoir, ni installer, dès la rentrée prochaine, l’ensemble des nouveaux dispositifs que nous souhaitons mettre en œuvre pour mieux accueillir les étudiants» (déclaration du 16 janvier 2018).

Partout en France2, des instances représentatives au sein des universités (Conseils d'administration, Comités techniques, Conseil de la formation et de la vie universitaire, Conseils d'UFR et de département) prennent position afin de demander au gouvernement de revoir cette réforme, sur la forme comme sur le fond. A l’UB, la CFVU a voté le 12 janvier la motion suivante : «La CFVU de l'Université de Bourgogne s'inquiète grandement de la mise en place précipitée de la réforme d'accès à l'enseignement supérieur. Elle demande à ce que des moyens humains et matériels supplémentaires soient accordés pour pouvoir continuer à assurer ses missions de service public.»

Une journée de grève à l’appel de plusieurs fédérations syndicales est prévue le 1er février prochain.

Afin de débattre des moyens d'action à mettre en œuvre localement, une Assemblée Générale est prévue à l'uB:


1 Ainsi, la CFVU de l'uB a dû se prononcer le 12 janvier sur les attendus qui leur avait été envoyés... la veille ! On trouvera ces attendus votés sans réelle discussion ici.
2 Des déclarations et des positions prises dans les instances des universités sont listées ici.