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Le jeudi 22 mars 2018 les organisations CFTC, CGC, CGT, FAFP, FO, FSU et Solidaires de l’ensemble de la fonction publique appellent à une journée de grève et de manifestation. [Tract]
Après le gel de la valeur du point d’indice, le rétablissement du jour de carence, les 120000 suppressions d’emplois, les annonces unilatérales du gouvernement faites le 1er février constituent de nouvelles régressions potentielles. Que ce soit en matière de pouvoir d’achat, de défense des missions publiques et des moyens qui leur sont attribués, les politiques actuelles vont dans le mauvais sens, tant pour les agent·e·s que pour les missions du service public et la population. Les conditions de travail n’ont jamais été si dégradées. De nouvelles suppressions d’emplois et le plan de départs «volontaires» aggraveront encore cette situation.
L’enseignement supérieur et la recherche publique (ESR) ne sont pas épargnés: gels et suppressions d’emplois, précarité massive, salaires et carrières insuffisants. Rappelons que, l'année dernière, l'université de Bourgogne a ouvert au concours 3 postes de BIATSS pour 84 postes vacants, et a gelé 60 postes d'enseignants chercheurs pour 10 mis au concours.
La loi Vidal, dite loi pour l’«orientation et la réussite des étudiants» (ORE), met à mal l’objectif de démocratisation de l’accès à l’enseignement supérieur. La poursuite du Programme d'Investissement d'Avenir (PIA) et de l’Agence nationale de la Recherche (ANR) induisent des mutations en profondeur de l’ESR. Les établissements sont contraints de se restructurer (fusion d’établissements et d’organismes) et de se mettre en concurrence pour obtenir des financements publics. Cette mise en concurrence se décline au niveau des laboratoires et des personnels qui ne travaillent plus que sur le mode projet. Ces dispositifs obèrent la liberté de recherche, dégradent les conditions de travail et augmentent la précarité. L’ESR ne pourra remplir ses missions de service public que si son personnel est rémunéré décemment, dans le cadre des différents statuts de la fonction publique d’État.
Nous demandons:
- le dégel et la revalorisation du point d’indice, ainsi qu’un rattrapage en nombre de points du pouvoir d’achat perdu ces dernières années ;
- l’abrogation du jour de carence ;
- la défense et la pérennisation du système de retraite par répartition et des régimes particuliers ;
- un plan pluriannuel de création d’emplois de fonctionnaires, enseignant·e·s-chercheur·e·s, chercheur·e·s, ingénieur·e·s, technicien·ne·s, personnels de bibliothèques et administratifs à hauteur de 6 000 créations par an pendant 10 ans ; et dès à présent, le dégel de tous les emplois vacants ;
- la fin de la politique de précarisation et la mise en place d’un plan de titularisation des contractuel·le·s et vacataires de l’ESR ;
- une réelle augmentation du financement public de l’ESR: 3 milliards d’€/an pendant 10 ans pour atteindre l’objectif de 1% du PIB pour la recherche publique et 2% du PIB pour l’enseignement supérieur ;
- la préservation et la consolidation du statut général de la fonction publique ;
- un moratoire sur tous les processus d’expérimentation, de restructuration et de fusion d’établissements et organismes amenant à une différenciation des sites en collèges universitaires d'une part et universités «de recherche intensive» ou d'«excellence» d'autre part;
- le maintien du baccalauréat comme diplôme national et 1er grade universitaire, garantissant l’accès de tous les bachelier·e·s sur tout le territoire aux filières post-bac et aux établissements de leur choix ;
- l’abandon de l’instauration de blocs de compétences en lieu et place des diplômes et des qualifications ;
- l’abrogation de la loi sur 1er cycle post-bac (loi ORE instituant notamment Parcoursup).