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Déclaration faite ce jour au Conseil d'Administration de l'université de Bourgogne par le SNESUP-FSU.
Nicolas Chaillet a annoncé qu’il quittera ses fonctions le 13 décembre 2018. Dans son communiqué du 17 novembre 2018, il met clairement en cause une stratégie d’empêchement, voire de blocage de la part des chefs d’établissement.
Le SNESUP-FSU s’est toujours prononcé en défaveur de la vision autoritariste du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche qui contraint les universitaires dans une marche forcée vers les COMUE au lieu d'associer les personnels et les étudiants, et en premier lieu leurs représentants élus, aux processus de décision qui orientent profondément leurs missions. La COMUE a pour principale mission de gérer l’I-SITE selon la trajectoire très orthodoxe imposée par le ministère qui attribue les Projets d’Investissement d’Avenir pour créer des «périmètres d’excellence».
Le SNESUP-FSU indiquait également déjà en 2015 que seuls les périmètres d’excellence reçoivent les intérêts de l’emprunt. Les universités abondent également sur ces projets, car elles s’y sont engagées. Résultat: il y a un assèchement pour tout le reste de l’université. Et des situations budgétaires extrêmement tendues, chez des universités qui ont pourtant obtenu ces fonds. Le contraste est fort entre les moyens importants pour des «initiatives innovantes» et les fortes carences budgétaires que subissent les établissements... Il s’agit de deux systèmes étanches: d’un côté financement de projets «ambitieux», de l’autre gel de postes et formations au pain sec.
Alors que la communauté universitaire, par le biais du CNESER du 17 septembre, s’est opposée au projet d’ordonnance relative à «l’expérimentation de nouvelles formes de rapprochement, de regroupement ou de fusion des établissements d’enseignement supérieur et de recherche» (46 contre, 9 pour et 8 abstentions), les responsables des établissements en Bourgogne-Franche-Comte s’engouffrent dans ces ordonnances pour conserver l’I-SITE. Ce projet d’ordonnance fait clairement apparaître la volonté de limiter la représentation des personnels et représente une attaque majeure contre la démocratie universitaire.
Pour le SNESUP-FSU, l’I-SITE et la COMUE sont les leviers visant à la mise en place d’une logique de compétition et de marchandisation, contraires à la vocation de service public de l’université et qui détournent les énergies et les financements des missions essentielles de l'Université. Malgré la réaffirmation comme objet de débat d’une élection au suffrage direct des personnels et des étudiants pour les représentants élus des instances fédérales, on voit clairement que le bureau de la COMUE, les commissions thématiques et le comité des DGS seront les vrais décideurs au détriment du CAC et du CA. Le règne des mandarins et des experts arrive.