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L'université de Bourgogne, comme tant d'autres universités en France, recourt aux vacataires et aux contractuels afin d’assurer des fonctions pérennes. A l’origine, le statut de vacataire est conçu pour que des spécialistes extérieurs à l'université puissent venir effectuer quelques heures de cours dans leur domaine de spécialité. Cependant aujourd'hui ce statut est utilisé pour pallier le manque de postes de titulaires : les vacataires de l’université de Bourgogne assurent en moyenne 20 % des enseignements (30 % en sociologie). Sans les vacataires, la continuité des formations ne peut être assurée.
La situation des vacataires à l’uB est indigne de leur investissement : les contrats de travail sont signés parfois plusieurs mois après la prise de poste, et les heures d’enseignement sont payées une fois par semestre. A ce contexte local s’ajoute un niveau de rémunération particulièrement faible au regard du niveau de qualification, puisqu’en comptant le temps de préparation des enseignements et le temps de corrections des copies, il se situe en dessous du SMIC horaire.
La situation au département de sociologie est particulièrement tendue : près de la moitié des heures d’enseignement est effectuée en heures complémentaires ou par les dix vacataires du département (dont cinq dispensent entre 64 et 192 heures d’enseignement en 2020-2021). Dans ce contexte, la moindre absence (congé maladie ou autre) crée des difficultés considérables. La surcharge de travail induite par l’augmentation des effectifs étudiants ou la mise en place de Parcoursup aggravent d’année en année les conditions de travail de l’équipe pédagogique, vacataires compris. A ces difficultés d’ordre structurel s’ajoute la situation sanitaire, qui contraint cette même équipe à adapter les modalités d’enseignement sans matériel ni moyen supplémentaires, le tout dans une incertitude absolue sur l’évolution de la situation.
Pour ces raisons, et face au manque de réponse de la part de l'administration, nos collègues vacataires en sociologie sont en grève depuis le mois de novembre dernier. Rappelons leurs revendications :
- Mensualisation des rémunérations des vacataires et signature des contrats avant la prise de poste, conformément à la circulaire Mandon.
- Souplesse vis-à-vis du critère « revenus extérieurs » pour les chargé·es d’enseignements vacataires (CEV), particulièrement en cette période de crise sanitaire.
- Exonération des frais d'inscription pour les doctorant·es vacataires qui dispensent au moins 64 heures d’enseignement par année universitaire.
- Un véritable engagement sur des postes d’ATER et de MCF titulaires à la hauteur des besoins.
- Titularisation des personnels précaires exerçant des fonctions pérennes à l’université.
A la demande du SNESUP, une délégation a été reçue le 27 novembre dernier par le vice-président aux ressources humaines et la responsable du bureau des personnels enseignants. Ultérieurement, le doyen de l’UFR Sciences Humaines a également été rencontré. Malgré ces tentatives de dialogue, aucune réponse concrète n’a été apportée à nos collègues, en dehors de la mensualisation (et seulement pour les enseignements dispensés à partir de janvier 2021). En particulier, aucun engagement ferme n’a été pris pour résoudre le problème structurel de sous-encadrement des effectifs étudiants.
Par conséquent, nos collègues ont décidé de poursuivre leur grève, afin d’obtenir des avancées significatives : ils et elles veulent des réponses concrètes et des engagements de la part du président de l’université.
Afin de les soutenir, deux caisses de grève ont été mises en place afin d'éponger en partie la perte financière occasionnée par ce mouvement. Les dons peuvent être adressés par chèque (prendre contact avec le SNESUP) ou en ligne.
La défense des conditions de travail des vacataires, c'est aussi la défense de la qualité des formations de l'université de Bourgogne !