Que se passe-t-il à l’UBFC depuis la fin de l’I-Site ?

Est-ce que la perte de l'I-Site est vraiment importante pour le quotidien de la communauté universitaire et des Ecoles ? Certes, la perte des financements de l’I-Site rend les questions concernant l’UBFC moins attrayantes. Pourtant, cette institution continue d’exister et de transformer à bas bruit l’Université, vers le tout « Appel A Projet », vers les financements ponctuels et contractuels pour un petit nombre de mains, vers un enseignement supérieur à plusieurs vitesses !

Nous réaffirmons que les chantages aux financements ne doivent pas déboucher sur un assèchement des thématiques de recherche et de formation. Un certain conformisme, relevant souvent plus de l’innovation que de recherches exploratoires, s’avère être la tactique la plus efficace pour survivre financièrement dans un monde de la recherche publique gouverné par les AAP. En plus de détourner du libre choix des sujets de recherche, les AAP génèrent un gaspillage de temps énorme, en mobilisant du temps de travail supplémentaire pour la préparation des dossiers, pour l’évaluation, pour la sélection, le suivi administratif... Au-delà de ce coût, la déstructuration de l’organisation du travail, le stress et les souffrances qu’ils impliquent ont à la fois un coût humain et financier dont on n’appréhende pas suffisamment l’ampleur. La course aux financements par AAP compétitifs dans les universités et organismes de recherche tend aussi à générer une compétition entre collègues au détriment des collectifs de travail.

Sous des détails en apparence techniques, avec des réponses à des AAP toujours à faire dans l’extrême urgence, des répartitions de fonds plus ou moins claires ou encore avec la rédaction des statuts, ce qui est en jeu, c’est notre pouvoir sur l’avenir de l’ESR public et sur notre quotidien.

Un exemple parmi d'autres d'un dossier récemment à l’ordre du jour de nos instances : la refonte de l’identité visuelle de l’UBFC à coup de plan de communication onéreux et de marketing autour de ce que la direction appelle « marque UBFC » témoigne de cette dérive de l’Université vers une marchandisation et une gestion concurrentielle de l’accès aux savoirs.

Nous, élu·es des listes « Défendre la démocratie et les libertés universitaires » et « SNASUB-FSU » continuons de siéger, malgré le sentiment croissant de ne pas être écouté·es et de se trouver confronté·es à des dossiers bouclés sans transparence. Celles et ceux d’entre-nous siégeant au CA avons refusé de siéger le 27 janvier, jour national de grève contre la casse du service public, notamment dans l’éducation et l’enseignement supérieur.

Le dossier des statuts

Comme nous l'écrivions dans notre précédente lettre, les statuts retravaillés depuis 2 ans n’ont pas bougé malgré nos remarques et les inquiétudes exprimées par de nombreux membres élu·es du Conseil d’Administration et du Conseil Académique. En l’état, ils consacreraient le pouvoir démesuré du Conseil des Membres qui regroupe les directions des établissements et évinceraient toutes possibilités d’expression des voix critiques (cf. notre information précédente).

La place du conseil des membres dans l'administration de la COMUE est l'une des causes des difficultés structurelles. Nous souhaitons une structure de site qui facilite les échanges existants entre collègues, et qui n'entravent pas les projets des collègues par une couche supplémentaire au mille-feuille administratif et par des appels à projets permanents. Les statuts doivent être rediscutés au printemps, mais ne le seront que dans les instances.

Nous voulons donc réaffirmer notre opposition à un système où un petit nombre de dirigeants décide de toute la politique de recherche, où les élus représentants la communauté des universités et des écoles ne sont plus associés aux prises de décision et ne sont plus entendus.

Fautes d’être entendu·es dans les conseils respectifs, Conseil d’Administration et Conseil Académique, et avec le soucis d’ouvrir le plus largement possible le débat sur l’avenir de l’UBFC après la fin de l’I-Site, nous demandons l’ouverture d’un congrès, rassemblant les différents conseils et ouvert à toutes et tous. Ce sera peut-être l’occasion de rencontrer et confronter enfin les directions qui verrouillent les débats entre elles !

SNASUB-FSU SNESUP-FSU