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Un exemple de cette novlangue nous est donné avec le slogan « Construire l'avenir de l'université dans la concertation » choisi par Alain Bonnin pour sa campagne.
Pour ce qui est de la concertation, la réalité est effectivement toute autre. Il suffira de rappeler par exemple
- qu'il a choisi le passage en force pour imposer les statuts de la COMUE, refusant un vote à bulletin secret,
- qu'il a choisi avec sa seule équipe du CA les représentants de l'uB à la COMUE, sans se préoccuper d'une quelconque façon de la représentation des personnels issus des précédentes élections,
- que les commissions et conseils pendant sa mandature n'ont été que des chambres d'enregistrement de décisions décidées ailleurs en cercle restreint,
- qu'il a refusé que des personnels soient accompagnés à des entretiens professionnels.
Drôle de conception de la « concertation », digne d'Orwell et la novlangue de 1984: « La guerre, c'est la paix. »
Suivant la même logique, « Construire l'avenir de l'université » n'est pas pour rassurer non plus.
Le 28 avril 2015, dans un communiqué de l'université, Monsieur Bonnin « se réjoui[ssai]t de la présélection par le Jury international du projet I-SITE porté par la COMUE UBFC ».
Rappelons que les I-SITE1 sont des financements apportés au titre du programme d'investissements d'avenir (PIA) et font l'objet d'un engagement du porteur quant à leur concentration sur les « actions d'excellence ». Ils confortent une logique « il pleut toujours là où c'est mouillé ». La volonté de piloter étroitement l'enseignement supérieur et la recherche dans une logique de rentabilité immédiate est fortement affirmée dans les critères d'évaluation de ces appels à projets2.
Les projets I-SITE du deuxième PIA définissent un système à deux vitesses, pudiquement qualifié de « diversification raisonnée et vocation différenciée des différents sites ». Les regroupements « de taille régionale » présentant « quelques thématiques d'excellence », pouvaient candidater à l'appel à projets I-SITE, qui mesure « l'ambition de transformation » et « la capacité d'innovation » et « à développer des partenariats forts avec le monde économique », se traduisant en « actions innovantes de recherche partenariale et de formation professionnelle ».
Nous dénonçons la vision étroitement utilitariste et concurrentielle de l'enseignement supérieur et de la recherche incarnée dans les IDEX et I-SITE, qui dessinent un service public à deux vitesses, contraire à un maillage territorial équilibré, et prive une partie de la population d'un accès à des formations de qualité dans toutes les disciplines.
La conséquence locale est un assèchement des financements pour les domaines et laboratoires qui ne sont pas dans le périmètre de l'I-SITE. Un exemple emblématique est la « redirection de 10 % des postes d'enseignants-chercheurs vacants en moyenne annuelle vers les trois domaines prioritaires. »3.
Qu'en est-il de l'avenir, par exemple, des SHS et la recherche fondamentale? Que l'on se rassure ! Monsieur Bonnin indique sur son blog de campagne que
Passons sur le cynisme consistant à déplorer le mouvement qu'on accompagne avec zèle et régalons-nous du soutien prévu pour les domaines sinistrés par cette politique. Il prendra la forme d'une « aide au montage de projets » !
Voilà l'avenir de l'université selon Monsieur Bonnin: aider les chercheurs à chercher des financements ! Financements privés, on l'aura compris, toujours dans la vision d'une recherche au service du marché et des entreprises.
Et Monsieur Bonnin d'enfoncer le clou en poussant vers une « autonomie financière des laboratoires ». En novlangue, cela signifie rien moins que mettre les laboratoires de recherche sous tutelle des intérêts privés qui voudront bien les financer, ainsi que des programmes de recherche européens dont la seule préoccupation est la recherche « innovante » et « créatrice d'emplois » pour « retrouver la croissance » et répondre aux « défis sociétaux » à la mode.
Concernant la formation, Monsieur Bonnin fait dans le classique en agitant l'amulette du numérique comme la solution magique permettant de rendre la formation « financièrement soutenable ».
Nous ne nous étendrons pas sur l'objectif de Monsieur Bonnin d'« offrir des formations attractives, ouvertes aux réalités de la société, et garantissant une insertion professionnelle réussie. ». Il ne s'agit plus pour l'université de former à l'esprit critique et à des savoirs, mais à des compétences utiles sur le marché de l'emploi, bref la transformation de l'université en une entreprise pourvoyeuse de main d'œuvre.
Créer un substrat large, démocratique de connaissances, de méthodes, d’éveil à la diversité des points de vue et des situations (sociales, géographiques, historiques, ...), n'est-il qu'une perte de temps face aux besoins des entreprises, assistées par le crédit impot recherche et autre « pacte de responsabilité » ?
On aura compris, par ces quelques exemples, qu'il s'agit bien pour le candidat Bonnin de continuer la destruction de l'université.
Dans une interview, le même déclarait (à 40') que les « relations avec les partenaires extérieurs à l'université » sont « la dimension la plus politique du travail de président ». C'est oublier un peu vite qu'une certaine politique est menée aussi dans l'université par Monsieur Bonnin depuis deux mandats, avec des décisions, des choix financiers. Chacun connaît la dégradation des conditions de travail et d'études qui en sont la conséquence.
Les listes Résister, Rassembler, Reconstruire: Pour une université de service public, solidaire et démocratique proposent une autre politique et une autre vision de l'université. Au contraire de candidatures autour d'une personne, que cela soit Alain Bonnin4 ou Sébastien Chevalier, nos listes sont portées par des collectifs qui ne sont pas au service d'une personnalité.
Faire croire que la force du collectif est un frein à l'indépendance et à la liberté est vouloir faire oublier que la véritable liberté n'est pas celle qui consiste à nager dans le courant dominant en se soumettant avec zèle aux réformes destructrices du service public d'enseignement supérieur et de la recherche.